Des valeurs de référence qui apportent de la clarté

Plusieurs objets de référence exigeants déjà réalisés, sinon en cours de planification ou de construction, montrent que la construction en bois à grande échelle est à la fois fonctionnelle et viable d’un point de vue économique (-> Meilleures pratiques). Néanmoins, une question revient sans cesse : quel est le coût d’une construction en bois ? Avec le précieux concours de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), Lignum et Wüest Partner ont collecté des valeurs de référence concernant les immeubles d’habitation et de bureaux (-> Études de cas).

Besoin de valeurs de référence économiques pour les investisseurs

La disponibilité de valeurs de référence sur la base d’un échantillonnage élargi faisait défaut jusqu’à présent. D'autant plus qu'il était souhaitable qu'elles soient, accompagnées d’une mise en regard de la construction en bois d’un côté et de la construction massive de l’autre au-delà des cas particuliers. Le calcul de telles valeurs de référence en guise de base décisionnelle pour l’utilisation du bois a été au cœur de plusieurs études réalisées par Wüest Partner pour le compte de Lignum et de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Des projets de construction en bois à usage d’habitation ou de bureaux ont été analysés à cette fin. Les résultats ont été traités de manière anonymisée. Dans une seconde phase, le bureau Durable a évalué les mêmes projets de construction en bois également d’un point de vue écologique. Les résultats détaillés accompagnés des indicateurs économiques et écologiques sont accessibles dans la rubrique Études de cas (-> Études de cas).

Le bois tient son rang dans la construction de logements

Les huit premiers exemples de construction de logements en bois affichent un rendement en phase avec les attentes des investisseurs institutionnels. Tous les bâtiments étudiés ont été construits après 2000. Leurs coûts de construction dépassent les 10 millions de francs et se situent donc dans une fourchette intéressante pour les investisseurs. Toutes les études de cas examinées sont des constructions hybrides : les cages d’escalier et les sous-sols sont bétonnés.

Les valeurs de référence des études de cas ont été comparées avec l’ensemble de données des coûts de la construction de Wüest Partner AG, paramétré à l’identique des études de cas. Il inclut 171 bâtiments dont 23 sont dotés d’un label énergétique. L’analyse montre que le coût des huit bâtiments en bois étudiés est légèrement plus élevé : la médiane se situe en effet au quantile 70 % des quantités de référence des bâtiments en construction massive. Cela n’est pas surprenant, car toutes les études de cas affichent une très haute qualité architecturale et énergétique.

Il ressort clairement que la dispersion des valeurs de référence des coûts associés aux bâtiments en bois est beaucoup plus basse que celle des ensembles de données de référence. Cela est dû en partie aux bâtiments en bois étudiés, mais s’explique aussi d’une manière générale par le haut niveau de détail de la planification propre aux constructions en bois, lequel améliore énormément le respect des coûts et des délais. Dans le secteur de la construction en bois, le haut degré de préfabrication est non seulement le gage d’une qualité hors pair, mais aussi d’une intégration remarquable dans les processus de planification BIM.

L’impact de la durée de construction sur les coûts n’a pas été étudié par Wüest Partner AG. Pour les investisseurs, cet aspect peut toutefois être décisif. En effet, l’avantage de délais de construction réduits pour les construction en bois permet de louer ou de vendre plus tôt. Afin de fournir un ordre de grandeur de cet aspect, Wüest Partner AG a utilisé un modèle de calcul appliqué à plusieurs variantes d’un immeuble collectif typique, situées à différents endroits, et mesuré ainsi les effets sur la valeur marchande et les coûts de financement de la durée de construction réduite d’un bâtiment en bois par rapport à un bâtiment conventionnel. Conclusion : la simulation d’investissement met en évidence un gain de plus de 2 % de la valeur marchande et/ou foncière grâce à la seule réduction de la durée de construction.

Immeubles de bureaux : les valeurs de référence des coûts révèlent une compétitivité élevée

Dans une deuxième étude, Wüest Partner a analysé dix immeubles de bureaux réalisés en Suisse. Ces derniers ont été construits après 2010 et se distinguent par un large choix, avec des coûts de construction compris entre 1,5 million et 50 millions de francs. L’ensemble de données de référence des immeubles de bureaux en construction massive comprend 66 objets (années de construction postérieures à 1995) pour des coûts de construction entre 2 et 100 millions de francs. Parmi ces objets, 20 sont certifiés Minergie. Les valeurs de référence des coûts mettent en évidence de solides atouts compétitifs en faveur de la construction en bois dans le domaine d’application des immeubles de bureaux. Bien que les projets soient très divers en termes d’ampleur, les coûts par m2 restent relativement constants par rapport aux bâtiments en construction massive. Le fait de privilégier le matériau bois permet souvent d’obtenir un bâtiment énergétiquement efficace. Contrairement aux immeubles de bureaux conventionnels en construction massive, cet objectif peut être atteint sans impact significatif sur les coûts. Les difficultés engendrées par la délimitation des coûts et des valeurs de référence en lien avec les éléments de construction souterrains restent un défi pour l’interprétation et l’application des valeurs de référence de la construction en bois présentées dans l’étude. Il convient toutefois de retenir que la construction en bois est capable de rivaliser avec la construction massive sur le plan des coûts, y compris lorsqu’il s’agit d’immeuble de bureaux.